Aujourd'hui, je suis retourné sur ma terre de petite enfance. A
Fargnier. Dans l'Aisne. Après une heure et trente minutes de voiture, je suis arrivé dans le village. Ce sentiment de déjà vu,
comme si c'était dans une vie antérieure. Tellement c'est lointain. Drôle de sensation. J'ai stationné la
206+, puis j'ai été jusqu'à l'école.
Revoir cette cour, ce préau, cette route, ces trottoirs. Aller jusqu'à
l'ancien commerce de mes parents. On vivait juste au dessus. C'est là que j'ai fais mes premiers pas, entre les pots de peinture d'après mes parents. Aller sur la place de l'église et prendre quelques photos malgré le
regard intrigué des passants.
Ensuite, je suis allé rendre visite à mes
grands parents. Tout d'abord ma grand-mère et mon grand-père à Laon. Ils ont été surpris et content de me voir, malgré les troubles de la mémoire. J'ai été ravis de les revoir.
Et pour finir cette journée, je suis allé voir
ma grand-mère Georgette. Je rentre dans la salle commune, ils étaient en train de chanter. Je demande à une soignante où est ma grand-mère. Elle m'emmène à la table ronde où ils chantaient. Elle était là. On est allé
s'installer à une table juste derrière. On a discuté. Les phrases qu'elle m'a dit m'ont marqué. "Je suis gentille avec tout le monde ici, tu sais. Et on m'oublie." Les larmes ont commencé à me monter aux yeux mais j'ai tout fait pour
ne pas lui montrer. Puis elle me parle de sa maison, que sa vie avant d'avoir la maladie d'
Alzheimer lui
manque. Et là, je n'ai pas pu me retenir. Les larmes ont coulé sur ma joue. A elle aussi. C'était dur pour moi,
mais encore plus pour elle...